Posted: 10 Jan 2015 07:57 AM PST
Par Chérif Abdedaïm, le 10 janvier 2015
L’attentat perpétré contre les journalistes de Charlie Hebdo a provoqué un tollé général. Au total douze personnes assassinées dont deux policiers. Ce cataclysme qui a endeuillé une nation devrait quand même faire méditer ces millions de français à ces souffrances infligées délibérément au nom d’une quelconque cause. Et pourtant, si la mort de douze personnes a été ressentie de la sorte, qu’en dirait-on du massacre de milliers d’innocents au vu et au su du monde entier. Les massacres israéliens à Ghaza en 2009 et 2014 ont occasionné le décès de près de quatre mille innocents. Face à ces génocides, la plus part des medias français ont fait preuve d’un mépris incommensurable. Les chaines télé, dont le parti pris n’est plus à démontrer, avaient habilement expliqué que les actes barbares de l’armée sioniste étaient dus « aux provocations du Hamas avec ses fameuses roquettes ». Les medias français, qui n’ont jamais cessé d’ériger « l’holocauste » en nouvelle religion, ne semblaient pas ressentir la douleur des mères, des pères et des enfants palestiniens face à la perte de leurs proches sauvagement massacrés à coups de bombes.
Et pourtant, ces innocents aussi méritaient de vivre. Par ailleurs, depuis le déclenchement du fameux « printemps arabe » en 2011, les responsables français devraient également ressentir la douleur des familles de ces milliers d’innocents massacrés en Libye et en Syrie. Or, les diplomates français semblaient se délectaient de ces pertes humaines au nom de la guerre pour l’instauration de nouvelles démocraties. Le chaos libyen est donc un bon indicateur de « démocratie » instaurée par Sarkozy et son ami philosioniste BHL.
Cela dit, attardons-nous un instant sur la Libye où la situation sécuritaire s’est encore dégradée, tandis que l’armée et les forces du général Haftar mènent des offensives à l’ouest de Tripoli et à Benghazi, pour tenter de reconquérir ces deux villes. Tandis que l’aviation libyenne a attaqué l’aéroport de Mitiga, contrôlé par les milices de Fajr Libya, l’armée a décrété, le 21 novembre, la fermeture des aéroports de Mitiga (Tripoli) et de Misrata, de même que les ports de Misrata, Syrte et Zawiya, contrôlés par ces milices, qui les utilisent pour acheminer des armes. Mais cette décision a été contestée par le chef du gouvernement, qui craint qu’elle ne contribue à creuser le fossé entre l’ouest et l’est du pays et à nourrir la méfiance de la Cyrénaïque à l’égard du gouvernement de Tripoli. Ce conflit entre le gouvernement et les forces armées complique les efforts de certains pays, qui soutiennent les autorités légales libyennes, notamment l’Egypte et les Emirats Arabes Unis, qui ne parviennent pas à convaincre les Occidentaux de lever leur embargo sur la livraison d’armes à la Libye. Selon des sources de renseignement arabes, certaines demandes d’armements attendent depuis trois mois d’être examinées par les autorités américaines et britanniques, ce qui n’est pas de nature à aider à la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord.
Ainsi, cet attentat sur le sol français devrait faire réfléchir la diplomatie française à revoir sa politique d’ingérence en Libye, au Sahel, en Syrie et en Irak.
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