Sarközy de Nagy-Bocsa doit «renoncer à ses privilèges» d'ex-président
«Il bénéficie, en plus de son salaire d'ancien président et de l'ensemble des ses indemnités d'ancien élu, d'un certain nombre d'avantages, et notamment d'un cabinet conséquent payé par le contribuable», soulignent les députés Yann Galut, Alexis Bachelay, Colette Capdevielle et Marie-Anne Chapdelaine, membres du collectif «La Gauche forte» dans une tribune consultable sur le site de L'Obs.
«À la suite de son élection à la tête de l'UMP, l'ancien président perd sa neutralité. Il ne peut être à la fois arbitre et acteur de la vie politique nationale», estiment-ils.
Selon les élus, l'ancien président doit «renouveler son engagement à ne pas siéger au Conseil constitutionnel (dont il est membre de droit), comme il l'avait affirmé en juillet 2013, et prouver qu'il renonce à l'ensemble de ses indemnités d'ancien président».
Michel Sapin pense de même
Même discours mercredi soir du ministre des Finances, Michel Sapin. «Je pense qu'il doit y renoncer. Il était ancien président de la République, il est maintenant président d'un parti politique», a dit Michel Sapin en réponse à une question sur Canal+.
«Il doit donc avoir tous les attributs d'un président de parti politique mais pas ceux d'un ancien président de la République», a-t-il ajouté.
Comme Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac, Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa a le droit à une indemnité d'environ 6000 euros (7200 francs) par mois. Comme ancien président, il a aussi le droit à un certain nombre d'avantages matériels (bureaux, voiture avec chauffeur, collaborateurs, gardes du corps) régis par une décision de Laurent Fabius en 1985 quand il était Premier ministre.
Les anciens présidents sont aussi membres de droit du Conseil constitutionnel (12'000 euros par mois). Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa s'est cependant mis en congé de cette institution et n'en perçoit plus l'indemnité. François Hollande avait proposé un projet de réforme constitutionnelle pour y mettre fin mais, faute de majorité, il n'a jamais été inscrit à l'ordre du jour.
En 2012, le socialiste René Dosière, spécialiste des dépenses de l’Élysée, avait chiffré toutes ces dépenses à 1,5 million d'euros par an et par ancien chef d’État.