Objet : LETTRE OUVERTE A MONSIEUR MACRON
Monsieur,
Elle s’appelle Zorah Boumerdassi. Son mari est mort à Verdun.
Mon grand-père est mort à Verdun. Mon oncle a ruiné sa vie dans un stalag.
Elle s’appelle Zorah Boumerdassi. Son mari est mort à Verdun.
Mon grand-père est mort à Verdun. Mon oncle a ruiné sa vie dans un stalag.
En mai 2016, pour le Centenaire, on a fait gambader des enfants parmi les petites croix blanches à Verdun, on les a fait jouer à la guerre des grands... Nous étions loin du recueillement mais la chasse aux voix, au son des tambours du Bronx, venait de s’ouvrir.
Je suis devenue orpheline très tôt dans ma vie. C’est Zorah qui m’a élevée, emmenée à l’école, fait réciter mes leçons, c’est elle qui m’a amenée au catéchisme et à Notre Dame d’Afrique pour prier pour ma mère, c’est elle qui m’a tenue dans ses bras des nuits entières tandis que je grelottais de paludisme, c’est elle qui décorait le sapin, c’est elle qui me faisait les gâteaux au miel de l’Aïd …
C’est vrai, toutes deux, nous n’avions pas d’éducation politique comme mes camarades du lycée Fromentin, les brillantes poseuses de bombes, massacrant des enfants, pour la gloire et sa jouissance.
Vous avez sali la mémoire de Zorah, vous l’avez déshonorée, elle qui m’apprenait le respect du plus pauvre, vous nous avez trahie toutes les deux, vous m’avez volé ma mère.
« Celui qui m’a comprise » a fait assassiner mon mari le 26 mars et tous ceux qui ne voulaient que demeurer français, pauvres demeurés. Il venait juste de terminer son service militaire, obéissant aux lois de la République. Et voilà que vous aussi vous nous comprenez ? En vous faisant le complice, conscient et volontaire, de celui qui a volé nos morts le 26 mars en les enterrant sous des années de plomb qui durent encore. Il ne s’agit pas là du silence du recueillement mais du silence du déni qui traîne aux basques des États successifs.
Vous avez oublié de citer le « génocide du 5 juillet à Oran », votre tête est trop pleine. « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête trop pleine » … vous avez sûrement commenté cette citation de Michel Eyquem de Montaigne lorsque vous avez fréquenté l’école de la République.
Vous avez oublié de citer les Disparus, toujours votre problème de tête trop pleine. Toujours cette chape de plomb qui obscurcit tout entendement et le vôtre sans aucun doute apparemment. Avant de refermer le livre, courage, finissez de le lire ou vous resterez condamné à vivre à jamais dans l’ombre du traumatisme de votre propre pays.
En commémorant le 19 mars vous ne reconnaissez aucune de nos douleurs comme vous l’affirmez. Vous imposez un déplacement de la mémoire qui est un acte criminel. C’est un travesti de la vérité sur la fin de la guerre qui ampute notre mémoire, et donc ne reconnait pas les douleurs de tous. Vous commettez une perversion de l’Histoire dans laquelle vous entraînez aussi les Harki.
Pour la commémoration des cinquante-cinq ans de la « guerre d’Algérie », n’envoyez pas des enfants jouer à la guerre dans leurs cimetières. Ils ne comprendraient pas que c’est seulement pour leurs voix.
Je suis bien désolée de vous dire pour finir que je ne veux pas que vous m’aimiez, qu’on me plaigne ou qu’on me console par des paroles qui n’ont aucun sens. Je veux qu’on m’entende.
Comprenez-moi bien : l’Algérie est un pays qui n’existe plus. Al Djazãir qui l’a remplacé n’est pas dans mon propos. Je ne chasse pas. C’est à vous de faire les comptes avant de refermer le livre.
Souvenez-vous de la fable de Jean de La Fontaine : « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf » qui se termine ainsi : « La chétive pécore s’enfla si bien qu’elle creva ».
Prenez soin de vous.
Réponse de MACRON, homme lige de ROTHSCHILD:
Cliquez sur les photographies, ski vous plaît.
Entendez Jean-Pax:
https://youtu.be/xVNFPYODKRE
ET
Frédéric Berger