Nucléaire
«François Hollande nous montre le chemin à suivre»
Par Patrick Chuard.
Militant antinucléaire de longue date, le Vaudois Christian Van Singer se félicite de l'annonce de François Hollande. Le conseiller national vert estime que les centrales suisses de même génération, Beznau (AG) et Mühleberg (BE) doivent aussi être mises hors service. Questions.
24heures - Avez-vous envie d'applaudir la promesse du président français de mettre Fessenheim hors service en 2016?
Oh, ce n'est qu'un premier pas bien timide, mais oui, il faut le saluer. Je vous rappelle que la France est le pays le plus nucléarisé au monde: elle exporte de la technologie et du combustible nucléaire. Alors dans ce contexte c'est un pas intéressant et j'espère que la France ira plus loin. Fermer Fessenheim très vite est une décision responsable pour la sécurité et la Suisse devrait s'en inspirer. François Hollande nous montre le chemin.
24heures- La Suisse a décidé de sortir du nucléaire, mais d'ici à 2034. Pensez-vous réaliste qu'elle arrête une ou plusieurs centrales dans un horizon de trois ans?
Je pense en tout cas que c'est possible et qu'elle devrait le faire. Beznau, qui est la plus vieille centrale du monde encore en activité et Mühleberg, de la même génération, présentent des risques sérieux. Au niveau technique rien ne s'oppose à leur mise hors service en 2016. Les projets d'énergie renouvelable actuellement en attente pour la RPC (ndlr, rétribution à prix coûtant: mécanisme de soutien de la Confédération) permettraient de remplacer Beznau et Mühleberg.
24heures - Les risques sérieux que vous évoquez ne font pas l'unanimité...
Bien sûr qu'on prend des précautions pour exploiter ces centrales. Mais elles sont toujours renforcés suite à des accidents. Savez-vous que la France avait frisé une vraie catastrophe lors de l'ouragan Lothar, en 1999? La tempête avait fait remonter le niveau des eaux en Gironde et les installations de la centrale nucléaire du Blayais étaient à moitié sous l'eau. On risqué le pire. Les digues ont été rehaussées après coup. Mais on le fait toujours après et personne ne sait à l'avance ce qui pourrait causer la prochaine catastrophe.